Dans l'effervescence des années 60, Cottonwood, ce label ABC Dunhill de 1971, se dressait tel un colosse, incarnant à lui seul le tourbillon culturel qui agitait la côte ouest. À Los Angeles, foyer brûlant de créativité, la scène musicale bourdonnait d'activité, tandis que Hollywood était le terrain de jeu de labels avides, à la recherche de pépites musicales prêtes à exploser et à rapporter gros.
Le son psychédélique, roi incontesté de la scène ouest, se faisait lentement avaler par de nouvelles influences. Dans les clubs locaux et sur les ondes radio, une diversité sonore émergeait, offrant un panorama musical plus riche que jamais. Le Troubadour Club, repaire de Doug Weston sur Santa Monica Boulevard, devenait le laboratoire de cette transformation, où les genres se mélangeaient et se réinventaient, des racines folk des Byrds aux premières étincelles du rock électrifié.
Le blues, indéniablement présent, laissait peu à peu place à une essence sudiste, puisant ostensiblement dans le répertoire cajun de musiciens tels que Mac Rebbenac, alias Dr. John. Des groupes aux sonorités cajuns, à l'instar de Creedence Clearwater, dominaient les ondes. Les influences country, quant à elles, gagnaient en puissance, ouvrant la voie à l'intégration d'instruments traditionnels comme le lap steel ou le dobro dans le rock. Les Byrds, Linda Ronstadt, Buffalo Springfield, Poco, le Nitty Gritty Dirt Band, Crosby Stills, Nash et Young semaient ainsi les graines d'une nouvelle ère musicale, incitant une génération de musiciens à explorer et à fusionner divers styles et instruments country dans leur musique.