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Rock Music Blog

samedi 24 août 2019

Wishbone Ash - Argus (1972)




Through a Blues Rock sound and Jazzy influences, the English quartet hypnotizes and bewitched by its famous guitar duels that make it famous. The incessant and vibrant dialogues of the instruments, often immersed in a crescendo construction, succeed one another with pain, carried by the voice of the bassist and leader Martin Turner.

Worked and obsessive solos alternate the compositions, marking a transition between ballads and purely Rock passages. "Sometimes World" and "Time Was" perfectly illustrate this construction popular in the 70s, including Lynyrd Skynyrd who will perform with "Free Bird" in the same period. Based on catchy and throbbing intros, converging with intensity, the pace accelerates to lead to a pair of breathtaking guitars.


Dans l'arène enflammée du rock des années 70, émergent parfois des groupes qui, par leur seul talent, redéfinissent les contours de la scène musicale. Wishbone Ash est sans conteste l'un de ces groupes. Formé en 1969 en Angleterre, ce quatuor envoûtant a su fusionner les arcanes du Blues Rock avec des éclats Jazzy, créant une alchimie sonore qui continue de fasciner les auditeurs.

Les duels de guitares, marque de fabrique du groupe, ne sont pas de simples échanges de notes. Ils sont des dialogues intenses et passionnés, des conversations musicales où chaque phrase instrumentale est une réplique vibrante, souvent construite en crescendo. Cette construction, savamment orchestrée, mène l'auditeur à travers un paysage sonore où douleur et extase se confondent, portées par la voix posée et magnétique du bassiste et leader, Martin Turner.

Les solos de Wishbone Ash ne sont pas de simples démonstrations techniques. Ils sont travaillés, obsessionnels, et servent de ponts entre des ballades éthérées et des passages de pur Rock incandescent. "Sometimes World" et "Time Was" en sont des exemples éclatants. Ces morceaux capturent l'essence même de l'époque, où l'émotion brute et l'exploration sonore étaient au cœur de la création musicale. À l'instar de Lynyrd Skynyrd avec leur emblématique "Free Bird", Wishbone Ash construisait ses morceaux autour d'intros accrocheuses et lancinantes, évoluant vers des climax où les guitares se livraient à des duels aussi époustouflants que mémorables.

Mais au-delà des compositions, c'est la synergie entre les membres du groupe qui forgeait leur son unique. Les guitares de Ted Turner et Andy Powell, par exemple, se répondaient avec une précision et une intensité rarement vues ailleurs. Chaque note jouée, chaque accord frappé, contribuait à tisser une toile sonore complexe et riche, une véritable fresque auditive.

Le groupe ne se contentait pas de suivre les tendances de l'époque; ils les transcendaient. Leur approche du Blues Rock était imprégnée d'une sensibilité Jazzy qui apportait une profondeur et une sophistication rarement atteintes par leurs contemporains. Chaque performance était une cérémonie où les guitares, véritables prêtresses du son, guidaient les fidèles à travers un voyage mystique et introspectif.

En studio comme sur scène, Wishbone Ash incarnait l'âme du rock des années 70. Leur capacité à fusionner différents genres musicaux sans jamais perdre leur identité distinctive est un témoignage de leur génie créatif. Ils ont ouvert la voie à de nombreux groupes, établissant des standards que peu ont su égaler.

En conclusion, Wishbone Ash n'était pas simplement un groupe; ils étaient un phénomène. Leur musique, une symphonie de duels de guitares et de lignes de basse hypnotiques, continue d'influencer et d'inspirer. Pour ceux qui cherchent à comprendre l'essence du rock des années 70, plonger dans l'univers de Wishbone Ash, c'est entrer dans un monde où chaque note est une incantation, chaque riff une révélation.




Track List :

A1: Time Was  9:00
A2 : Sometime World  6:15
A3 : Blowin' Free  5:17
B1 : The King Will Come  7:00
B2 : Leaf And Stream  3:50
B3 : Warrior  6:20
B4 : Throw Down The Sword  6:06

Line-Up :

Bass – Martin Turner
Drums, Percussion – Steve Upton
Guitar [Lead] – Andy Powell (tracks: A1 to A3, B2 to B4), Ted Turner (tracks: A2 to B1, B3)
Guitar [Rhythm, Harmony Lead], Acoustic Guitar – Andy Powell, Ted Turner
Organ – John Tout (tracks: B4)



Eloy - Ocean (1977)




Ocean is for many the most accomplished work of Eloy, so that the training will try years later a continuation to bounce back on the success of yesteryear. The album is divided into four long sequels unlike the previous split shorter titles. Nevertheless, the musical unity of the ensemble is remarkable."Poseidon's Creation", the first title, is simply extraordinary. From the introduction the battery unfolds bringing a slow rise in power playing on the rhythm and amplitude of the sound carried by tablecloths to arrive on the central riff quite unstoppable: a whole structure making the piece a masterpiece . Bornemann shines with his playing and his ability to create melodies enveloping our ears in an ocean of musical delight. The title is like a wave that would carry us in its flow that is impossible to resist and we feel a real lightness allowed by the thrust of Archimedes as the 11 minutes are perfectly harmonious; the internal consistency of the title, without abrupt break, is therefore to be emphasized. In addition, the aquatic and mythical world of Atlantis is transcribed by the music in arpeggios, the sounds of keyboards, the effects of the voice of Bornemann. In short, a centerpiece for Eloy.




Ocean, considéré par beaucoup comme l'apogée artistique d'Eloy, incarne une période dorée où la formation allemande a atteint une cohésion et une maturité musicale impressionnantes. Tellement marquante que des années plus tard, le groupe tentera de renouer avec cette magie en proposant une suite, espérant capturer à nouveau la foudre en bouteille. Ce chef-d'œuvre se distingue par une structure en quatre longues compositions, contrastant avec les titres plus courts de leurs précédents albums, et pourtant, il réussit à maintenir une unité musicale remarquable tout au long de ses morceaux.

L'album s'ouvre avec "Poseidon’s Creation", une pièce d'une envergure exceptionnelle. Dès les premières notes, la batterie annonce une lente montée en puissance, un crescendo maîtrisé qui joue habilement sur le rythme et l'amplitude sonore. Cette introduction nous mène inexorablement vers le riff central, implacable et magnétique, qui ancre la composition dans une structure complexe et captivante. Frank Bornemann, le cerveau créatif derrière Eloy, y déploie tout son talent, enveloppant l'auditeur dans des mélodies douces et puissantes à la fois, comme une marée irrésistible de volupté musicale.

La chanson "Poseidon’s Creation" s'étire sur onze minutes d'une harmonie sans faille, où chaque transition se fait sans heurt, créant un continuum sonore qui nous submerge. La cohérence interne de ce morceau est à souligner, car il n'y a pas de ruptures abruptes, juste une progression naturelle qui nous entraîne toujours plus profondément dans l'univers sonore du groupe. L'évocation de l'Atlantide, cette cité légendaire engloutie, est magistralement retranscrite par les arpèges envoûtants, les nappes de claviers éthérées, et les effets vocaux de Bornemann, qui semblent nous murmurer les secrets des abysses.

Le voyage ne s'arrête pas là. Chaque piste de l'album Ocean est une exploration thématique et sonore de l'univers marin et mythologique. On y trouve des références subtiles à la mythologie grecque, des récits de dieux et de créatures marines qui viennent enrichir la texture narrative de l'album. Les compositions sont soigneusement construites pour refléter l'immensité et le mystère de l'océan, avec des passages instrumentaux qui évoquent tantôt la tranquillité des profondeurs, tantôt la violence des tempêtes sous-marines.

Bornemann et ses comparses montrent une maîtrise impressionnante des dynamiques et des atmosphères, jouant avec les contrastes entre lumière et obscurité, calme et tourmente. Les arrangements sophistiqués et les performances techniques impeccables des musiciens confèrent à chaque morceau une dimension épique. Les solos de guitare de Bornemann, soutenus par les claviers oniriques de Detlev Schmidtchen et la section rythmique solide de Klaus-Peter Matziol et Jürgen Rosenthal, créent un tissu sonore riche et immersif.

Ocean n'est pas simplement un album, c'est une véritable odyssée musicale, un voyage initiatique à travers des paysages sonores en perpétuelle évolution. C'est cette ambition artistique et cette capacité à raconter une histoire complexe et captivante par la musique qui font de cet album une œuvre majeure dans la discographie d'Eloy et un incontournable pour les amateurs de rock progressif.

En conclusion, Ocean est bien plus qu'un simple jalon dans la carrière d'Eloy; c'est un testament de leur vision artistique et de leur maîtrise musicale. Cet album demeure une référence absolue, un voyage sonore qui continue d'inspirer et d'enchanter les générations d'auditeurs. Eloy, avec Ocean, a prouvé qu'ils étaient capables de capturer l'immensité et la profondeur de l'océan, transformant chaque note en une goutte d'eau dans une symphonie des abysses.



samedi 15 juin 2019

Duane Allman & Eric Clapton - Studio Jams (1970)



Tom Dowd is responsible for introducing Duane Allman and Eric Clapton. In 1970, Dowd was in the middle of recording the Allman Brother’s second album, Idlewild South , when Eric’s manager (Robert Stigwood) called to tell Tom that Eric would like to bring his new band, Derek and the Dominos, to Criteria Studios in Miami, Florida to record with him.
Eric and the rest of the Dominos Allman & Eric Clapton arrived at Criteria Studios in late August. During the first week, most of the studio time was spent jamming and piecing together new songs.
Southern Rock meets English Blues...

Tom Dowd, l'architecte invisible de tant de classiques rock, est la clé derrière l'une des rencontres les plus électrisantes de l'histoire de la musique : Duane Allman et Eric Clapton. Imaginez 1970, une époque où la créativité musicale atteint des sommets vertigineux, et Dowd est en plein milieu de l'enregistrement du deuxième album des Allman Brothers, Idlewild South. Soudain, un appel change la donne. Robert Stigwood, le magnat impérieux du management d'Eric Clapton, annonce que Clapton veut amener son tout nouveau groupe, Derek and the Dominos, aux légendaires studios Criteria de Miami, en Floride, pour enregistrer sous la houlette de Dowd.

C'est à la fin d'août que Clapton et sa bande débarquent à Miami, leurs guitares encore fumantes des sessions de jam et de l'énergie brute qu'ils transportent avec eux. Durant cette première semaine, les murs de Criteria résonnent des échos de créativité brute, alors que les Dominos passent des heures à peaufiner et à composer de nouvelles chansons, cherchant ce mélange parfait de rock sudiste et de blues anglais.

La magie opère lorsque Clapton et Duane Allman se rencontrent. C'est comme si les étoiles s'étaient alignées. Dowd, en magicien du son, savait qu'il avait sous la main quelque chose d'exceptionnel. L'alchimie entre Clapton et Allman est instantanée, une collision cosmique de deux mondes musicaux. Allman, avec son slide guitar légendaire, apporte une touche viscérale et une profondeur émotionnelle qui s'entrelacent avec les licks bluesy et les solos de Clapton.

Pendant ces sessions, quelque chose d'inattendu se produit. Ce n'est pas juste la création de musique; c'est une fusion de styles, une conversation entre deux âmes par le biais de leurs instruments. Les riffs et les solos de Duane Allman sur des morceaux comme "Layla" deviennent légendaires, enflammant chaque note avec une passion brute et une intensité déchirante.

Clapton et Allman s'inspirent mutuellement, chaque note jouée poussant l'autre à atteindre de nouveaux sommets. Les autres membres des Dominos - Bobby Whitlock, Carl Radle, et Jim Gordon - se nourrissent de cette énergie, transformant les sessions en une sorte de bacchanale musicale. Les jams s'étendent tard dans la nuit, chaque session ressemblant davantage à une cérémonie sacrée qu'à un simple enregistrement.

En dehors des studios, les interactions entre ces géants de la musique sont tout aussi fascinantes. Les discussions, les blagues, les inspirations échangées – tout cela nourrit la musique qui prend forme dans les studios de Criteria. C'est une période de camaraderie, de découverte mutuelle et de respect profond pour le talent de l'autre.

Le produit final, Layla and Other Assorted Love Songs, devient un jalon du rock, un témoignage vivant de ce qui peut arriver lorsque des musiciens de génie se rencontrent et se défient mutuellement. La contribution de Duane Allman à cet album est inestimable, ajoutant une texture et une profondeur qui le distinguent de tout ce que Clapton avait fait auparavant.

Tom Dowd, toujours le chef d'orchestre discret mais essentiel, observe avec satisfaction la naissance de quelque chose de grandiose. Il a su, par son intuition et son expérience, créer l'environnement parfait pour que cette magie opère.

Ainsi, ce qui commence comme une simple proposition d'enregistrement se transforme en une légende vivante du rock, un moment figé dans le temps où le rock sudiste rencontre le blues anglais, et où la musique transcende ses propres frontières pour devenir quelque chose de véritablement immortel.


Track List :

Disc 1 
01. Jam 1
02. Jam 2
03. Jam 3
04. Jam 4
05. Jam 5
06. Jam 6

Disc 2 
01. Tell Me the Truth
02. Mean Old World
03. Mean Old World (Duet)
04. It's Too Late
05. Jam 7

Line-Up :

The Jams include some members of the Allman Brothers Band on tracks 4 and 5, 
Dickey Betts, Gregg Allman, and Berry Oakley 
Alternative Masters, Jams, Outtakes 
Duane Allman performs on tracks 5, 6, 7, 8, and 10 

Enjoy Music :

1970

 1

mercredi 12 juin 2019

David Crosby - Sky Trails (2017)



The proposed music is quite disconcerting for who remembers Crosby with his acoustic guitar and harmonies. Our man who has always loved jazz, from Dave Brubeck to John Coltrane through Chet Baker, Gerry Mulligan or Miles Davis, and gets loose on this album with complex arrangements and melodies. A blind listening to "She's Got To Be Somewhere" for example reminds of Steely Dan. So we can compare this album to those of Joni Mitchell when in the seventies she played on his album Hejira with Jaco Pastorius, Wayne Shooter and Larry Carlton. The reference to Joni is not anodyne, because Crosby takes "Amelia" from the aforementioned album. Also the arrangements of "Before Tomorrow Falls on Love" and "Here It's Almost Sunset" with a breathtaking work by the Estonian bassist Mai Agan are in the same vein. Crosby remains obsessed with Joni Mitchell since he produced his first album Song to a Seagull in 1967!


La musique proposée est assez déconcertante pour qui se souvient de David Crosby avec sa guitare acoustique et ses harmonies douces, mais cela ne devrait pas surprendre ceux qui connaissent son amour de longue date pour le jazz. De Dave Brubeck à John Coltrane, en passant par Chet Baker, Gerry Mulligan, et Miles Davis, Crosby a toujours eu une oreille attentive pour les arrangements et les mélodies complexes. Sur cet album, il se libère de toutes contraintes stylistiques pour offrir quelque chose de profondément enrichissant et sophistiqué.

Prenez « She's Got To Be Somewhere » par exemple. Une écoute en aveugle pourrait vous faire penser à Steely Dan, avec ses arrangements jazzy et ses mélodies sinueuses. Cette comparaison n'est pas exagérée. Le morceau se déploie avec une élégance et une précision qui rappellent le travail de Donald Fagen et Walter Becker. L'album dans son ensemble peut également être rapproché des œuvres de Joni Mitchell, en particulier lorsqu'elle a collaboré avec des musiciens de jazz comme Jaco Pastorius, Wayne Shorter et Larry Carlton sur des albums tels que Hejira.

Et il y a une bonne raison à cette comparaison avec Joni Mitchell. Crosby reprend "Amelia" de l'album précité Hejira, rendant ainsi hommage à l'une de ses plus grandes influences et anciennes compagnes. C'est une connexion qui va au-delà de la simple admiration musicale ; c'est un témoignage de la longue et complexe relation entre les deux artistes, une relation qui a commencé lorsque Crosby a produit le premier album de Joni, Song to a Seagull, en 1967.

Les arrangements de "Before Tomorrow Falls on Love" et "Here It's Almost Sunset" continuent dans cette veine jazz sophistiquée. Ces morceaux présentent un travail de basse époustouflant de la part de Mai Agan, un bassiste estonien dont les lignes mélodiques ajoutent une profondeur et une richesse à la musique de Crosby. On sent que chaque note, chaque accord, est soigneusement placé, créant une tapisserie sonore complexe et envoûtante.

Crosby reste manifestement obsédé par Joni Mitchell, une obsession qui transparaît dans chaque note et chaque arrangement de cet album. Il ne s'agit pas seulement d'une influence musicale, mais d'une muse éternelle qui continue d'inspirer son travail. Le fait qu'il ait produit Song to a Seagull est une anecdote bien connue, mais l'impact de cette collaboration initiale se fait encore sentir, des décennies plus tard, dans sa musique.

Cet album n'est pas simplement un retour pour Crosby ; c'est une réinvention, une affirmation de son amour pour le jazz et pour les complexités de la musique qui vont au-delà des simples harmonies et mélodies. C'est une déclaration d'un artiste qui, malgré les décennies passées, continue de repousser les frontières et de chercher de nouvelles façons d'exprimer son art. Pour ceux qui connaissent et aiment la carrière de Crosby, c'est une nouvelle étape fascinante dans un voyage musical déjà légendaire. Pour ceux qui le découvrent, c'est une porte ouverte sur un monde de possibilités musicales infinies.


Track list :

7. Amelia

Line-Up :

David Crosby (guitare, chant)
Steve Tavaglione (saxophone)
Mai Agan (basse)
Steve Distanislao (batterie)
James Raymond (guitare)



dimanche 9 juin 2019

Sweet Pete & The Land Band - Land (2019)



Located in a multiverse halfway between Townes van Zandt and Neil Young, the debut album by Danish country rock act Sweet Pete & The Land Band takes the genre into a highly atmospheric territory populated by mythic tales of lost love and broken destinies. It is all about spirituality and redemption as The Land Band takes the listener on a musical journey through deserts and plains - all familiar places in western folklore, but here freely interpreted as an alternative version of America by a bunch of dreamy Scandinavians. Sweet Pete & The Land Band are not afraid to act as tourists in mythology and tap into the overwhelming timeless experience that is the western landscape. Based on extensive travelling through remote areas of Texas and New Mexico, this is an album that conjures up both the loneliness and overwhelming beauty unique to these parts of the land. 'Land' is music in wide screen, country-infused folk rock that embraces the epic and soulful qualities of Americana. Welcome to our land!

Situé dans un univers sonore à mi-chemin entre les ballades mélancoliques de Townes Van Zandt et les riffs rugueux de Neil Young, le premier album du groupe de rock danois Sweet Pete & The Land Band redéfinit les contours de l'Americana avec une touche unique. Ici, on parle d'un territoire hautement atmosphérique, où les récits mythiques d'amour perdu et de destins brisés se mêlent à des paysages sonores aussi vastes que les déserts et les plaines qu'ils évoquent. Mais ce n'est pas une simple copie de l'Ouest américain ; c'est une réinterprétation scandinave, une vision alternative d'une Amérique rêvée.

L'album plonge l'auditeur dans un voyage musical empreint de spiritualité et de quête de rédemption, transportant les esprits à travers des paysages familiers du folklore occidental, mais ici magnifiés par l'imagination fertile d'un groupe de Danois rêveurs. Sweet Pete & The Land Band n'ont pas peur de jouer les touristes dans cette mythologie américaine, savourant chaque instant d'une expérience immersive et intemporelle.

Basé sur de nombreux voyages à travers les régions reculées du Texas et du Nouveau-Mexique, cet album évoque à la fois la solitude poignante et la beauté écrasante de ces terres. Chaque note, chaque accord, semble respirer l'essence même de ces vastes étendues, capturant l'isolement et la majesté de ces paysages. Le morceau d'ouverture, "Desert Whisper", est une lente montée en puissance qui juxtapose des guitares aériennes à des percussions discrètes, évoquant les étendues sans fin du désert.

Les chansons de "Land" sont comme des films projetés sur un grand écran, où chaque titre est une scène détaillée d'une épopée grandiose. "Broken Trails" vous plonge dans l'infinité des routes abandonnées, tandis que "Ghost Town Serenade" vous transporte dans une ville déserte, hantée par les échos du passé. Le chanteur Pete Andersen, avec sa voix rauque et poignante, incarne parfaitement l'esprit du voyageur solitaire, un croisé moderne errant à la recherche d'une rédemption insaisissable.

Le groupe ne se contente pas de puiser dans les sonorités classiques de l'Americana ; ils les infusent de touches de folk rock, de blues et de country, créant une mosaïque sonore riche et complexe. Les morceaux tels que "Silver Moon" et "Eternal Plains" démontrent une maîtrise impressionnante des dynamiques, alternant entre moments de calme introspectif et explosions cathartiques de son.

En fin de compte, "Land" est bien plus qu'un simple album ; c'est une odyssée musicale, une immersion totale dans un univers où la frontière entre la réalité et le mythe s'estompe. Chaque écoute révèle de nouvelles couches, de nouvelles histoires cachées dans les recoins des mélodies. Sweet Pete & The Land Band ont réussi à capturer l'essence de l'Amérique profonde tout en y ajoutant leur propre empreinte scandinave, créant une œuvre à la fois familière et étrangement nouvelle. Bienvenue dans leur monde, un lieu où les rêves et la réalité se rencontrent, où chaque note est une invitation à explorer l'inconnu.


Tracklist :

1. Our Land   04:12
2. A Perfect Place   04:05
3. Big Sombrero   06:45
4. Marfa Lights   04:21
5. Cadillac Ranch   03:48
6. The Desert Song   05:15
7. All Time Green   03:31
8. Country Underground   05:26

Line-Up :

Klaus Møller: Guitars, banjo and backing vocals 
Palle Hjorth: Piano, organ, Wurlitzer and mellotron 
Rasmus Skov: Pedal steel guitar 
Tobias Lange: Drums 
Henrik Poulsen: Bass 
Christen Brunsgård: Vocals and guitars